O comme "oignons"
Je cultive l'oignon doux sur de vieilles terrasses avec des murs de pierres sèches : la plus grande fait 2000 m2, mon père y avait passé le bull pour l'élargir et planter des pommiers. Je fais des oignons depuis 1994 mais c'est une reconversion. Avant j'élevais des porcs : j'étais naisseur-engraisseur. Mais je dépendais des marchés nationaux et ma structure n'était pas rentable alors j'ai fait de la transformation (charcuterie). Au bout de dix ans j'ai arrêté : la viande tout le temps...
L'oignon permet de gagner sa vie ici en Cévennes mais les contraintes réglementaires pèsent de plus en plus. La loi sur l'eau par exemple veut que je ne prélève dans le ruisseau qu'un pourcentage du débit d'étiage mais à l'étiage il n'y a plus d'eau... Alors on a fait des bassins, tous, partout : mais ces mêmes réglements s'appliquent là aussi... Ca n'en finit pas !!
L'oignon doux c'est une petite production, une " Appelation d'origine protégée" pour une production totale de 2000 tonnes seulement : une niche.
C'est un travail qui s'étale toute l'année avec deux périodes intenses : le repiquage et la récolte. Il faut du matériel pour le stockage, pour l'irrigation, pour la conservation, pour les transports... Depuis 30 ans j'ai calculé que j'avais investi 100 000 € pour 35 tonnes d'oignons.
Il y a 100 producteurs à la coopérative : je suis coopérateur à la SCA "Origine Cévennes" dont le siège est à St André de Majencoules. C'est elle qui commercialise la totalité de ma récolte. Les plus gros producteurs font 200-250 tonnes, quelques uns 100-150, ou 30-60 mais la majorité fait 15 à 20 t.
Dans l'année ça se déroule comme ça :
L'AOP " oignons doux des Cévennes " ne multiplie pas les prix mais ça les empêche des descendre, et que ceux de la plaine, là où ils font les tomates, le maïs etc, se mettent aussi à l'oignon !