Les huit communes du vallon de Salindrenque

Vue aérienne de Lasalle (MNHN-INPN)
Vue aérienne de Lasalle (MNHN-INPN)

Les 8 communes du vallon de Salindrenque (12 km de la source au confluent avec le Gardon) baignent toutes encore dans l'ambiance de l'agro-pastoralisme même si cette imprégnation s'est fortement dissoute depuis la fin de la dernière guerre. 

  • Au coeur de la Salindrenque, Lasalle est la seule commune qui ait une dimension permettant de la qualifier de "bourgade" (un peu plus de 1000 habitants contre 2500 en 1870, à l'apogée des filatures de soie). Son urbanisme très particulier avec une longue rue (près de 2 km) bordée d'immeubles raconte ses origines : 
    • la route suit le lit de la rivière, et était autrefois la route principale entre St-Hippolyte du Fort et La Vallée Borgne (et le Gévaudan par Florac etc) par le col du Mercou, et même vers l'Aigoual par Soudorgues et Bonpérier,
    • au niveau du vieux pont une autre grande route : celle de Sumène et Vallerauge par Colognac (Bonpérier, etc).
  • Les autres communes ont un caractère plus rural que Lasalle qui a été davantage marqué par d'épopée industrielle du XVIIIe siècle (filatures de soie), mais toutes ont conservé des éléments du patrimoine bâti liés à l'histoire agro-pastorale  :
    • Colognac : le moulin de La Mouleyrette (farine de céréales), la glacière, les prés qui entourent le village jusqu'au col de Bantarde, les vieux châtaigniers "historiques" de Falguerolles et les terrasses "au bull" pour relancer la culture du châtaignier dans les années 60 avec une nouvelle variété mise au point au mas de Bétizac, dont elle porte le nom, et qui résistait à la maladie de l'endothia. Mais aussi les chemins de randonnée, anciennes drailles, où les troupeaux se succédaient autrefois pendant des journées entières, lors de la montée et de la descente de l'estive. Du col de l'Asclier, où se trouve le pont "moutonnier" permettant de les diriger d'un côté ou de l'autre, au Camp barrat (champ fermé pour contenir et trier les troupeaux), les col des Fosses (pièges à loups) et Bonpérier (halte des troupeaux).  
    • Lasalle : le vieux pont, la "croix" qui fait référence au croisement des grands chemins,  les sources fondatrices de la Mouthe et d'Algues (et leurs fontaines), un système complexe de distribution de l'eau, les jardins et les moulins (Peyrefichade, Rimbal, Banaïo, Abrigaus, Calviac...) en bordure de rivière ou ruisseau, les cultures en terrasses, irriguées ou sèches, du château d'Algues et de la Banasterie. Les prairies irriguées à l'entrée du village, le long de la Salindrenque et, juqu'à Calviac (hameau de Lasalle), route d'Anduze. Partout des terrasses sur les versants : la Mouthe (monastère), le Bosquet du Souvenir, le Causse noir ("fromental"), les "mazets" dispersés sur les versants,  où l'on  "faisait venir" quelques légumes secs, des fruitiers, de la vigne et où, ouvrier de filature, on passait en famille un peu de bon temps... La situation des bâtisses le long de la grande rue, évoque irrésistiblement le passage des troupeaux par la draille : "Quand la transhumance partait côté mont Lozère de Lasalle - par le col du Mercou - on ne pouvait pas y mettre un chien !" Jean-Pierre Cerret, "Le Grillon" (journal du canton, janvier 2013)
    • Soudorgues : les deux châteaux (Beauvoir et Peyre), l'ancien prieuré, l'église, les bassins et "besaux" (canaux), les murs aux pierres gigantesques qui soutiennent des terrasses, les "tancats" (murailles pour retenir la terre dans le creux d'un vallon) en remontant la Salindrenque, les prairies naturelles toujours parcoures par les brebis, les "Horts" (qui signifient "jardins") qui disent bien la vocation des terrasses irrigables en bord de rivière... Sans compter des toponymes comme "Moina" (qui fait référence aux moines), Aiguebonne (source), et enfin la draille qui rejoint  d'un côté le Fageas par le col de Cabane Vieille, de l'autre Le Camp Barrat par le col de Tribou. Plus haut, le col du Mercou, avec la magnifique ferme du même nom, et le point de vue, côté nord, sur un vaste ensemble de "serres et valats" jusqu'à la Margeride et l'Aubrac, deux destinations des troupeaux de transhumants,
    • Saint-Bonnet de Salendrenque : le château du Castellas bâti sur une éminence et dont les propriétaires possédaient de vastes domaines fonciers, l'église qui le jouxte, les grands chênes, les prairies, la fontaine-lavoir, la tuilerie sur le chemin qui rejoint Calviac par Semiège, et le col du Rédarès par l'Olivet,
    • Sainte-Croix de Caderle : l'église romane, les oliviers et les prés dans le vallon bien caché du château de Maylet (où passe la "voie royale" qui permet une jolie promenade pédestre), le puits au coeur du village et les terrasses de culture au-dessous, le panorama exceptionnel qui s'ouvre vers l'est jusqu'au mont Lozère (l'une des destinations des troupeaux transhumants), Le Moulin...
    • Saint-Félix de Paillères : le château, l'église romane, les hameaux de Ribou, l'Ayrolle et La Massane avec jardins, oliviers et  prés, donnent un aperçu des lieux où l'eau abonde (grandes sources sous le valat de Lacan, calcaire)  avec tuilerie et moulins, 
    • Thoiras : le château et le prieuré, les prés en bordure de rivière où paissent vaches et ânes, le Mas-Pagès avec un impressionnant entourage de terrasses et  d'oliviers, Laudernet-Bruguérol dans un vallon encore très agricole (cf. photo en tête du site), les sources qui arrosent Lale (menhir, prieuré), La Rode, Bijournet, près du moulin de Vitou, les "clapiers" provenant de l'épierrement des champs, contenus de chaque côté par un mur apparié, le long de la route, le hameau du Moina (fondation monastique), la draille d'Anduze à St Jean du Gard,
    • Vabres : le prieuré-église Saint-André, dépendance du prieuré de Tornac (lui-même rattaché à l'abbaye de Psalmody en petite Camargue), est situé  sur ce qui était autrefois la route principale d'Anduze à Lasalle (par le pont des Esses).  Tandis que la draille qui vient de St Félix de Paillière passe par "les trois chênes", Bijour, Sauveplane où se trouvait autrefois le village principal et l'autre route, de Nîmes à St Jean du Gard qui évitait aussi les fonds humides de la plaine de Vabres en passant par la Cabane, le Bayle, le Valat jusqu'au col du Puech. Le toponyme gaulois "vabres" évoque un effet un sol fangeux, une cavité creusée par l'eau ou un ruisseau qui s'enfonce dans le sol :  et justement  les sources sont nombreuses près du Grand Mas et du Pailher de La Can, au Bayle (mairie), à Bijour etc. Un pont-aqueduc, du XIXe, siècle enjambe le ruisseau de Fossemale pour apporter l'eau au Valat.

Au-delà des villages, sur les routes :

  • De Colognac on peut poursuivre jusqu'à St Roman de Codières où on découvre, sous l'église, un remarquable point de vue sur la vallée de Sumène et l'Aigoual,
  • De là, par la route du col de la Pierre plantée (menhir) en direction de St Martial, on passe dans les magnifiques "jardins cévenols authentiques" du Savel jusqu'au "pays de l'oignon doux" (St Martial, N-D de la Rouvière, St André de Majencoules, Taleyrac) où de nombreux ensembles de terrasses sont cultivés de nouveau depuis les années 1980 (voir l'onglet "Commercialisation").
  • De St Bonnet de Salendrenque et Vabres vers Monoblet où se trouvent encore des vignobles produisant des vins de qualité, ainsi que plusieurs maraîchers et éleveurs,
  • De Thoiras vers St Jean du Gard où le Musée des vallées cévenoles propose de remarquables collections d'objets, témoignages et souvenirs sur la vie d'autrefois dans les Cévennes avec une thématique particulièrement riche sur l'élevage (ouverture de la nouvelle installation muséographique à la filature Maison Rouge en 2015).

Cliquez sur les photos pour obtenir des renseignements touristiques sur les communes de la vallée de Salindrenque (photo: Offices du tourisme).

 

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Ambassadeurs du site Causses et Cévennes (inscrit par l'Unesco)

Ceci est un site géré par l'Association des Amis de la bibliothèque de Lasalle en Cévennes (Gard) dans le cadre de l'opération "Ambassadeurs des Causses et Cévennes dans le cadre du "bien" classé par l'Unesco, opération promue par le Comité départemental du tourisme du Gard. L'Association est composée uniquement de bénévoles et vit grâce aux cotisations versées par ses membres. Pour avoir une idée de ses activités consultez le site : Bibliothèque-Lasalle

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Découvrez le val de Salendrinque sous l'angle de l'agro-pastoralisme (Voir l'onglet "Thèmes/villages"), en voiture et à pied mais avec un regard aiguisé par la lecture de ce site qui ne comporte pas que des images !

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