Dans l'ensemble du territoire classé par l'Unesco, "L’agriculture occupe un peu plus du tiers de ce territoire de 6 150 km2 (dont 2 140 km2 de surface agricole : essentiellement des surfaces en herbe), comportant un important massif forestier dans les Cévennes (10 % seulement de la surface agricole recensée). C’est une agriculture orientée vers l’élevage pour près de 7 exploitations sur 10. La surface agricole utilisée (SAU) est composée essentiellement de cultures fourragères ou de surfaces toujours en herbe et d’un peu de céréales destinées à la consommation animale. Il s’agit majoritairement d’élevages extensifs où les animaux pâturent tout ou partie de l’année sur les terres des exploitations. Une partie des ovins fait une transhumance de juin à septembre sur les estives." (Agreste données, septembre 2013 - recensement agricole 2010).

Prairies, cultures fourragères, céréales, vignes, cultures fruitières : 2372 exploitations agricoles ont été recensées sur le territoire du "bien" classé par l'Unesco, dont 2/3 sont orientées vers l'élevage.  Parmi elles, on compte, essentiellement dans les Cévennes 1 102 petites (c’est à dire dont la Production Brute Standard1 est inférieure à 25 000 € ) exploitations (46 % du total mais 65 % pour les Cévennes).

Par rapport au recensement 2000, la baisse du nombre d’exploitations n’est que de 18 % sur le territoire alors qu’elle est de 30 % sur la région Languedoc-Roussillon.

78 % sont des exploitations individuelles, 12 % sont des GAEC et 5 % des EARL, les 5 % restants étant dispersés entre les différents autres statuts.

• 889 exploitations y élevent 292 000 ovins (viande ou lait).
• 243 exploitations élevent 13 800 caprins (lait) : 7 sur 10 dans les Cévennes.
• 472 exploitations élevent 14 230 vaches (vaches laitières et vaches nourrices).
• 403 exploitations élevant près de 3 000 chevaux.

Nous n'avons pas les chiffres spécifiques pour les Cévennes et, à fortiori, pour la vallée de Salendrinque. Pour en savoir plus téléchargez ci-après le bulletin de la DRAAF dont sont extraits ces chiffres.

Ecoutez la transhumance dans ce paysage sonore enregistré par Marc et Olivier Namblard.

La transhumance culmine au milieu du XIXe siècle, avec plus de 500 000 moutons des plaines du Languedoc qui viennent estiver en Lozère (Aigoual, mont Lozère, Margeride, Aubrac). Laine et fumier sont les principaux produits de l'estive. Son déclin date du milieu du XIXe siècle : le mont Lozère accueillait 100 000 moutons en 1703, 21 000 en 1961 et 10 230 en 1977. Aujourd’hui, l'effectif est un peu remonté : 20 000 moutons utilisent et entretiennent près de 6 000 ha de milieux ouverts essentiellement sur les crêtes (une centaines de propriétaires pour une vingtaine d’estives collectives). La durée de l’estive varie de 60 à 120 jours, en général du du 15 juin au 15 septembre. 

Pour soutenir cette activité, les organisations professionnelles agricoles, l’association «Mémoire pour demain» de Saint-Jean-du-Gard et le Parc national des Cévennes tentent :

• d'encourager la structuration des estives en groupements pastoraux, et de salarier le berger qui était traditionnellement rémunéré par la vente du « migon » (déjection nocturne des moutons, récoltée dans les parcs où sont contenues les brebis la nuit) ;
• permettre l’équipement des estives en abris (maisons du berger) pour les bergers répondant aux exigences de la législation du travail ;
• un projet de «Renouveau de la transhumance ovine » comprenant un volet « plan de gestion des estives collectives » et un volet « drailles » a été porté par le Parc national des Cévennes en 2003 et 2004, et financé par la région Languedoc-Roussillon, la Diren et l’Europe.

 Les organisations professionnelles agricoles, l'association "Mémoire pour demain" et le PNC ont élaboré une stratégie commune pour conforter la transumance ovine :

• encourager la structuration des estives en "groupements pastoraux" (entités juridiques),
• équiper les estives de maisons de bergers d'un confort contemporain,
• monter un "plan local d'aménagement concerté" pour les 18 estives collectives du territoire inscrit dans le PNC  qui concernent 103 exploitations agricoles (diagnostic écologique et pastoral),
• élaborer un "plan d'action pour les drailles" (780 km encore utilisés par les bergers sur les 1 000 km recensés) afin de les pérenniser et de les entretenir.