L'agro-pastoralisme (voir l'onglet "définition") est un système économique installé depuis des millénaires mais dont les formes évoluent au cours des temps. Ses "produits" fluctuent par conséquent :

- Autrefois la vallée de Salendrenque produisait beaucoup de raisin (pour le vin ou pour la table) : les vignes ont quasiment disparu aujourd'hui sauf à Monoblet ou plusieurs viticulteurs continuent de produire.

- Les produits actuels de l'élevage et de l'agriculture sont très variés et souvent transformés sur place : viandes, charcuteries, fromages, oignons doux, légumes, fruits, confitures et chutney, miel, etc. Les "boutiques paysanes" sont un lieu privilégié de leur commercialisation mais plusieurs petits supermarchés possèdent également un "rayon produits locaux" qui permet de les acheter.

 Parmi les "sous-produits" de l'agro-pastoralisme c'est à dire les "avantages collatéraux" qu'il représente on peut citer :

• un certain type de paysage "ouvert" où le regard porte loin (prairies, terrasses cultivées autour des habitations, landes et pelouses d'altitude) dans un ensemble végétal caractérisé par un fort taux de boisement (châtaigniers, chênes verts et chênes blancs, pins...) (cf. l'onglet "milieux naturels");
• les champignons et les truffes qui sont directement liés au "nettoyage" des sous-bois et bords de talus par les troupeaux : bien sûr leur présence tient à la nature de la végétation (le mycélium qui les produit vit en symbiose avec les racines de l'arbre), des sols et aux variations du temps qu'il fait, mais une châtaigneraie à l'abandon, encombrée de buissons, ne sera plus un "bon coin" à champignons. Comme les champignons les truffes sont le produit de la "mycorrhise" (1) des racines des arbres, tous les arbres (chênes, tilleuls, marronniers etc.) sauf le châtaignier ! Les truffes nous ont donné une bonne leçon d'écologie depuis quelques années : alors qu'elles étaient produites en abondance (par centaines de kilos) dans les années 1950, elles ont diminué de façon drastique à la fois à cause du changement du milieu naturel (voir cet onglet) et d'une mauvaise gestion de leur cueillette : pour être le premier à les ramasser, les "caveurs", de plus en plus nombreux, les ont cueillies avant leur mâturité stérilisant ainsi les racines productives. 
• la chasse et les sangliers : les sangliers ne sont pas un sous-produit de "l'agro-pastoralisme" c'est tout le contraire, leur nombre croissant (de quelques centaines dans les années 1960 à plusieurs dizaines de milliers aujourd'hui) est un signe du recul des surfaces cultivées au dépends des friches, des forêts et des bois. Ils sont aussi une entrâve aux cultures par les dégats qu'ils font en labourant les sols à la recherche de vers ou en "cueillant" les fruits avant leur récolte. Mais si la chasse est encore possible, et nécessaire pour en maintenir le nombre, c'est aussi grâce à la présence de propriétaires qui acceptent l'activité des chasseurs. Néanmoins, les méthodes de chasse adoptées au début de l'apparition des sangliers (après la guerre de 14-18) jusqu'à une époque récente, ont produit, involontairement, une sorte d'élevage extensif de l'espèce. On avait sous-estimé en effet ses capacités exponentielles de reproduction et chassant, comme le voulait la tradition, essentiellement les bêtes adultes. Les jeunes, plus productives, se sont multipliées. On a abouti à un rajeunissement des populations, en éliminant en priorité les plus "gros" et les plus farouches. Aujourd'hui, pour faire régresser leur nombre il faudrait systématiquement éliminer les jeunes (marcassins) qui se reproduisent dès leur deuxième année.

(1) Gk. μυκός, mykós, "champignon" and ριζα, riza, "racine"

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